L’Italie de Le Corbusier
Les relations de Le Corbusier avec l’Italie ont été très étroites tout au long de sa vie. Il s’y rend successivement en 1907 et 1911 pour parfaire sa formation fidèlement à la tradition nord européenne du Grand Tour. Carnet de croquis à la main, il visite Florence, Rome, Naples, Pise, Venise. Plus tard à Paris, alors qu’il hésite entre les carrières de peintre ou d’architecte, il prend part comme co-éditeur de la revue L’Esprit Nouveau (1920-25) aux batailles esthétiques des avant-gardes, au sein desquelles les Futuristes italiens sont très actifs. Malgré la renommée considérable acquise dans les années 1930 par le biais de ses conférences à Rome, à Milan, à Venise, et une activité très intense de réseautage en haut lieu, Le Corbusier ne parviendra pas à briser le protectionnisme économique du régime mussolinien et à décrocher la moindre commande d’un plan d’urbanisme en relation avec les grands projets nationaux d’assèchement des marais pontins, de création du port industriel de Mestre ou de valorisation touristique des vallées alpines (Val d’Aoste). Lorsqu’enfin, dans le second après-guerre, Le Corbusier est à deux doigts de réaliser le centre d’électronique de Olivetti à Rho, à la périphérie de Milan, puis le nouvel hôpital de Venise à Cannareggio, un subit revirement conjoncturel compromet le premier projet tandis que le décès de l’architecte en 1965 empêche la concrétisation du dernier. Le détail de ces diverses péripéties est particulièrement bien documenté depuis la grande exposition L’Italia di Le Corbusier, présentée par le tout nouveau Musée national des arts du XXIème siècle (MAXXI) à Rome durant l’automne-hiver 2012-13.